Nos chers étudiants en licence et en master sont sur le point d’expérimenter les péripéties du marché de l’emploi… l’occasion pour nous de les accompagner dans cette étape décisive qui scellera le début d’une carrière que l’on espère brillante et jalonnée d’exploits. « Présentez-vous », « Parlez-moi de vous »… demain, en entretien d’embauche, le recruteur va très certainement vous poser cette question. Qu’allez-vous répondre ? Dans ce papier, nous allons décortiquer trois points :
- Pourquoi la réponse à cette question est essentielle ?
- Quelles sont les trois erreurs typiques des candidats aux entretiens d’embauche ?
- Comment répondre de manière percutante et originale ?
Mais pourquoi est-ce une question si importante ?
Tout simplement parce qu’elle signe le début des « hostilités ». Vous venez d’arriver, le recruteur vous demande de vous asseoir : il a déjà un sentiment sur votre candidature. Il vous a déjà jugé par votre langage corporel, votre poignée de main, votre regard et votre façon de vous habiller. En fonction de votre réponse, mais aussi des éléments non-verbaux que vous allez communiquer, son impression va s’infirmer ou se confirmer. Une réponse banale, classique et sans relief témoignera de votre manque d’imagination et de créativité. Il serait dommage de rater l’occasion de commencer sur les chapeaux de roue avec une réponse forte qui véhicule les messages que VOUS souhaitez faire passer. Cela suppose que vous avez fait un travail en amont en préparant 3 ou 4 points clés dont vous êtes fier.
Les recruteurs vont typiquement apprécier un background dans le caritatif (empathie et motivation non-pécuniaire), des activités parascolaires étoffées (engagement et aisance sociale), des trophées sportifs (esprit de challenge et performance) ou encore la maîtrise d’un instrument de musique (abnégation et dévotion). En somme, tout ce qui véhicule les mêmes valeurs que l’entreprise. « On m’a recruté parce que j’avais un CV différent », explique Amine, auditeur junior dans un cabinet à taille humaine mais ambitieux. « En plus de ma formation et de mes expériences professionnelles qui se résumaient à des stages, j’ai inséré des liens vers mes créations musicales qui ont fait la différence ».
Les trois erreurs typiques des candidats
Erreur #1 : réciter son CV
Croyez-nous, les recruteurs sont des personnes qui, comme vous, savent LIRE. Rappelez-vous de ce professeur qui lançait le PPT et qui lisait toutes les diapos, une à une, puis basculait sur une dictée d’une heure. Quel était votre sentiment à ce moment-là ? Oui, l’ennui, le sommeil et l’envie d’être ailleurs. Ne faites pas la même erreur. En racontant votre vie dans le détail, vous perdrez un temps précieux qui va souvent manquer en fin d’entretien, lorsque les choses sérieuses commencent. Utilisez votre temps intelligemment pour gratter des informations, pour argumenter, pour ajouter des punchlines qui vous distingueront des autres candidats.
Erreur #2 : être incapable de dire « Je ne sais pas »
C’est indubitablement le plus gros problème des candidats au Maroc, mais aussi ailleurs. Votre interlocuteur vous a posé une question à laquelle vous n’avez pas de réponse convaincante ? Ne bricolez pas ! Dites tout simplement : « Je ne sais pas » ou « Je suis incapable de vous répondre ». La sincérité est aujourd’hui une denrée rare qui jouera en votre faveur.
Erreur #3 : la langue de bois
Il faut parfois sortir de son carcan conformiste pour être percutant et incisif. N’ayez pas peur de dire que le salaire figure parmi les motifs de votre candidature. N’ayez pas peur de dire que vous aviez une image peu flatteuse de cette entreprise (mais que vous allez tout faire pour y remédier). L’idée ici n’est pas de bombarder votre interlocuteur de choses peu agréables à entendre, mais plutôt de montrer que vous êtes pragmatique et pondéré et que vous n’êtes le cliché du lauréat qui veut « juste » sécuriser un CDI.
Comment répondre de manière percutante à cette question
Axez votre réponse sur votre objectif. « Je m’appelle Ahmed, je veux devenir acheteur pour une grande surface dans le domaine des produits frais ». C’est clair, net et concis. « Pour concrétiser ce projet professionnel, j’ai décroché mon diplôme à l’école Racine, j’ai suivi une formation en communication B2B et je dispose d’un certificat en Inbound Marketing ». On enchaîne donc par les moyens que vous avez déployés pour atteindre votre objectif professionnel.
Ensuite, inspirez-vous du long syntagme répété dans l’anaphore de François Hollande, ex-Président français. S’il n’est pas le chef d’Etat le plus aimé de la 5e République, sa tirade devant Nicolas Sarkozy est un bel exemple de plan d’action asséné à son « recruteur », le peuple ! « Si vous faites le choix de me recruter, je vous apporterai mon esprit analytique, mes capacités relationnelles et ma motivation à toute épreuve ».
Enfin, et c’est sans doute la technique la plus efficace : anticipez vos faiblesses ! Au lieu de cacher le fait que vous n’avez pas d’expérience professionnelle convaincante, assumez-le et coupez l’herbe sous le pied de votre recruteur. « Je suis conscient de mon manque d’expérience, mais je suis quelqu’un qui apprend vite : j’ai suivi des études en management et gestion avec un bac scientifique, cela ne m’a pas empêché de réussir ». Vous voyez l’idée ? Assumer sa « faiblesse » plutôt que d’offrir à son interlocuteur l’occasion de la poser sur la table et vous déstabiliser.
Comme d’habitude, nous vous proposons un petit cadeau : un beau modèle pour la création d’un CV professionnel !